Accélérer pour faire les oreilles, oui c’est une bonne idée.
Faire les oreilles avec une voile trempée, oui c’est une mauvaise idée.
Accéléré légèrement avec une voile légèrement humide, oui pourquoi pas, mais.
Accélérer avec une voile trempée, non je ne suis pas convaincu que ce soit une bonne idée. Une aile trempée pèse un âne mort (ceux qui ont eu l’occasion de le tester en SIV peuvent en témoigner) ce qui change déjà les réactions de l’aile. Le tissu détrempé à tendance à provoquer le décollement des filets d’air bien plus tôt que en temps normal, c’est la 1ère raison du risque de décrochage. Enfin si vraiment on traverse une grosse pluie, la voile avala aussi de l’eau par les ouvertures du BA, cette eau en arrive à se stocker dans le bord de fuite et finit par le déformer… comme si on freinait. Or j’ai toujours compris qu’il n’y a plus déstabilisant pour une aile que de se voir accélérer et freiner en même temps.
Donc non, pour ma part, accélérer sous une aile détrempée est une mauvaise idée.
La vidéo ci-avant montre bien comment cela peut partir en cacahouètes. Donc personellement si vraiment je devais me retrouver en vol avec une aile détrempée, je choisirai autant que possible de voler en ligne droite face au vent (pour minimiser la vitesse/sol) en espérant que cela me permette de me vacher sans bobo, quitte à ce que cela soit dans les arbres. Je tenterais de rester juste au contact voire moins histoire d’avoir déjà la main sur la poignée de secours pour au cas où. Pour les corrections de cap, je me contenterai du pilotage à la sellette.
Deux fois je me suis retrouvé confronté à la pluie. Une fois lors d’une compétition, ou le start fait, la 1ère balise passée et en route pour la 2 ème en ligne droite derrière la crête direction la plaine. Un vrai rideau de pluie barré la route. Certains sont passé à fond les gamelles à travers, quelques uns d’entre eux ont réussi la balise voire les suivantes et même le goal pour une petite poignée. La plupart d’entre eux ont fait un tas dessous ou juste après la douché. Tous avaient des cheveux blancs le soir et en parlaient avec rétroactivement… du respect. Perso, avant d’arriver sous la flotte j’avais trouvé à me poser en forçant un peu la descente. Le soir mes cheveux gris n’avaient pas augmenter, ni ma voile ni moi nous ne nous sommes fait mouillés. L’auto-stop ayant bien fonctionné, j’ai pu me faire un vol plaisir sur la crête et poser à côté du PC course.
La 2 ème fois, tous les copains avaient décollé d’un site de ~500 m de dénivelé pour un plouf du soir, quand quelques rares mais grosses gouttes (des vraies bouses dont les Vosges ont le secret) se sont mai sis à tomber. J’ai décollé dare-dare, tiré droit vers l’atterro au-dessus duquel il ne pleuvait pas encore, envoyé des 3.6, posé et plié devants les copains qui fidèles au habitude étaient d’abord allé se chercher les binouzes, et je me suis retrouvé le seul avec une… aile pratiquement sèche (les 3.6 c’est efficace) dans le coffre de la voiture. J’ai savouré ma bière en regardant les copains se faire saucer en essayant de fourrer/bourrer leurs ailes dans leurs sacs.
Depuis j’essaye toujours de m’en rappeler et d’être plus attentif aux petits signes qui laissent supposer un risque d’averses. Et dans le doute, je m’abstiens. Pas glorieux mais beaucoup moins stressant.


