A Doussard, Philippe Paillet (Espace 3D) a résolu la question : il emmène ses stagiaires voler en sécurité sur les sites où il sait que les conditions thermiques leur seront accessibles. Le “poussin” qui a les flubes dès que cela chablatte se sentira en sécurité en volant avec Philippe, qui a même réussi à faire voler depuis 4 saisons mon pote Pasdoué, qui serait bien incapable de faire par lui-même une évaluation correcte des conditions, auxquelles il ne comprendra jamais rien.
J’ai accompagné Philippe pour la logistique en 2012 et 2013, sa méthode est tout simplement géniale.
Je reviens sur la gestion des grosses frontales.
Quand j’ai écrit en MAJUSCULES et en gras qu’une grosse frontale est un incident banal et qu’il n’y a pas de quoi se faire des noeuds dans les neurones, c’est parce qu’à mes débuts j’en ai géré une énorme, avec shoot mahousse, en ayant eu le temps de me rappeler ce qu’écrivait Pierre-Paul : une tempo énergique et brève puis bras hauts, énergique pour bloquer l’abattée et brève pour ne pas partir en décro dynamique.
En SIV, David Eyraud fait faire les frontales en fin de vol : “bon, il reste un peu de gaz, on va finir ce vol avec quelques frontales”…
David ne se satisfait pas d’une frontale de midinette : “on raccroche les commandes, on attrape tous les A le plus haut possible et bim ! on tire tout jusqu’à la ventrale et on relâche immédiatement ; si la voile ne se remet pas en vol toute seule, on pousse sur les A”.
Tout ça est dit sur un ton badin, manière subtile de dédramatiser complètement un incident qui stresse les pilotes peu aguerris. En général il obtient des frontales minables alors il les fait refaire. Au débriefing du soir, la vidéo est sans appel : les premières frontales “de midinette” sont vraiment dérisoires, c’est à peine si le bord d’attaque a froncé. Il avait donc raison d’en exiger des plus convaincantes.
J’ai fait mes SIV avec l’Artik, ce n’est pas une voile pour débutants mais elle est assez facile.
J’ai bien dit qu’on raccroche les freins, ce qui induit évidemment qu’en cas de grosse frontale en vol, commandes en mains :
- soit la voile se remet d’elle-même en vol tout de suite et on aura à gérer une petite abattée par une tempo ordinaire ;
- soit la voile se met en chiffon et on ne fera rien avec les freins, il vaut mieux la regonfler en poussant sur les A, après quoi l’abattée sera assez velue mais on le sait et on fera la tempo comme il faut.
Bonjour Mme Adrénaline, il fait beau chez vous ?
La difficulté est évidente : il faut d’abord savoir que la voile a fermé par le bord d’attaque, donc avoir déjà une certaine expérience du vol en conditions thermiques, il faut ensuite s’être formé au pilotage des incidents de vol.
Et hop, une porte ouverte enfoncée avec une maestria confondante ! Ne perdez jamais de vue que je suis probablement géniale. :canape:
