Bonjour à tous, bonjour Hervé,
aucun inconvénient pour moi à ce que tu utilises des winglets en bout d’aile, même sans faire intervenir vos hotesses ;-))
je crois l’avoir déjà dit mais je le répète, je travaille de manière totalement ouverte et réponds à toute question pour faire avancer notre domaine, pour apporter une petite pierre si elle peut servir à quelque chose.
A propos des gains envisageables, comme je l’avais déjà dit ailleurs, ils sont d’autant plus importants que l’allongement est faible, gains évalués par rapport à l’aile “sans winglets”.
En gros c’est plus bénéfique sur une skim que sur une bionic 2, et probablement que sur ton dernier bébé (relativement bien sûr, je ne dis pas qu’une skim vole mieux qu’une U5 cela va de soi !!!). Simplement le gain relatif (en % de trainée voile, ou finesse par exemple) est plus important sur une skim à définition égale (envergure relative du winglet). Cela dit sur une aile de compet, tu cours après chaque petit gain alors de toutes façons cela ira dans le bon sens. En gros sur une bionic 2 le gain est de 5% environ par rapport à la même aile sans winglets, soit 0.4 à 0.5 points de finesse.
Pour la définition, calages et profils, je donnerai les même conseils qu’à Luc avant qu’il fasse la BBHPP :
choisir un profil à Cm0 positif afin que le bout d’aile (et plus si possible) s’adapte seul aux variations d’incidence. Sur la BBHPP c’était obligé car elle n’a qu’une seule ligne en bout d’aile je crois. A confirmer je ne l’ai vue qu’en photos.
caler progressivement le winglet dans le lit du vent à partir du calage en bout d’aile initial (lit du vent évalué par rapport au vent à finesse max). Ceci afin de réduire les efforts de portance progressivement pour ne pas qu’il se replie, et pour profiter au maximum de la tension donnée par la pression (anémique…) interne.
Au final, la majeure partie de l’aile jusqu’au winglet est tendue comme le désire le concepteur, plus ou moins béton, et le winglet vit sa vie en suivant les variations d’incidence. Par expérience il ferme excessivement rarement, et sans conséquence. S’il est petit comme sur ton projet, à mon avis jamais. Sur la bionic 2, le bout d’aile avance et recule pour rattraper les turbulences quand il y en a, c’est tout… Un peu comme sur un rapace, voir les films en vol avec caméra embarquée qui filment l’aile et les rémiges, impressionnant. Ton winglet est plus petit, cela ne devrait poser aucun problème de tenue…
Au sujet de la tension : je l’ai déjà dit sur VL et ailleurs et à chaque discussion sur le sujet, il me semble intéressant pour les grandes ailes (au dessus de 6 d’allongement) de faire une conception plutôt adaptative en choisissant des profils légèrement autostables (Cm0 > 0) et en laissant vivre la voile, même par morceaux lorsqu’une turbulence ou variation d’écoulement n’intéresse qu’une partie. On ne peut cependant la “laisser vivre” que si son comportement aérodynamique a tendance à la stabiliser !!! sinon Aïe Aïe Aïe… bonjour les shoot d’enfer…
De toutes façons dès que l’allongement est grand on ne peut éviter qu’elle vive, alors autant que ce soit en stabilisant qu’en amplifiant les mouvements par des profils instables… Et c’est toujours çà de gagné pour la charge de pilotage du pilote (je sais qu’il existe des extraterrestres mais stress + fatigue, etc…). Pour ceux qui ont suivi le raisonnement, dans VL ou ailleurs, c’est le concept du “VTT amorti” par rapport à la masse d’air plutôt que du cadre rigide… Mais chacun ses habitudes et trucs de conception, hein Hervé ;-))). Juste pour avoir analysé les photos de la BBHPP et les commentaires des pilotes, je crois que c’est un peu ce qu’a fait Luc. Si on analyse bien la “perte supposée” (et non démontrée) d’un profil légèrement autostable bien perfo est largement compensée par le confort de vol, surtout sous un engin très allongé… En finale pour une aile de compet, cela peut séparer les trucs involables des ailes très légèrement moins perfo et confortables… simple question de compromis. Pour une aile du commerce, dans le créneau “intermédiaire facile”, on a des perf de la classe au dessus avec une aile facile.
Pour la bionic 2, j’avais fait 3 définitions de winglets avant d’être content. Le premier pas suspendu du tout, un peu extrême (-;), se repliait sur le premier proto, essayé la première fois par Matthieu de Quillac.
Voilà voilà… et surtout si tu essaies, dis moi ce que tu trouves, comment çà marche avec et sans, etc… je suis vraiment fana de résultats du concept essayé par d’autres.
amicalement,
Olivier