Vitesse vs tailles des ailes (pas clair?)

En coupe du monde, les filles sont-elles moins “performantes” que les hommes ? (à cause de leurs voiles plus petites). Je crois bien que oui…

ce sont des compétitions à qui vole le plus vite et non pas à qui vole le mieux.

Pour tenter de répondre à la question initiale, je n’aime pas trop renvoyer sur wiki mais n’ayant que peu de temps je vous conseille cette page de lecture très enrichissante et en particulier le chapitre traitant du vol animal :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_d’%C3%A9chelle

Pour les plus pressés et pour faire simple : un enfant de 90cm pèse environ 14 kg, un adulte deux fois plus grand soit 1m80 ne pèsera pas 28 kg… c’est ce qu’on appelle les effets d’échelle.
Le poids, proportionnel au volume varie au cube de la taille, cela marche pour un volume matériel, un peu moins sur l’homme, la tête (entre autres) ne doublant pas de taille lorsque l’enfant devient adulte.
C’est pareil pour les voiles, une homothétie de taille engendre des modifications différentes sur les surfaces, volumes, écoulements, et donc trainée, portance, vitesse… toutes les grandeurs physiques ne sont pas proportionnelles au changement de taille de l’aile.

J’ai lu le post en diagonale et je vais essayer d’expliquer le nombre de Reynolds par un exemple, dans la même veine que le post de tontonlulu :
Prenez un A380 (surface alaire 845m², envergure 80m) chargé au taquet (575T) au décollage (Vr 280km/h). Faites en une maquette de 1m d’envergure. A charge alaire égale (~680kg/m²), la maquette pèserait 90kg et aucun aéromodéliste n’arriverait à la faire décoller.

Maintenant prenez un aéromodéliste qui se fait une réplique d’A380 d’1m d’envergure. Pour avoir un rendu réaliste et surtout une maquette pilotable, sa maquette pèsera tout au plus 500g soit une charge alaire de 3.8kg/m² (ou 38g/dm² pour les puristes) et décollerait aux alentours des 40km/h. La même charge alaire sur un vrai A380 le ramènerait à un poids de 3,2 tonnes, totalement surréaliste.

On voit bien qu’il y a un truc qui ne colle pas quand on essaie de comparer 2 modèles identiques de taille radicalement différentes. Et bien, dans une moindre mesure, c’est pareil en parapente : les grandes tailles supportent mieux la charge alaire, volent en général plus vite, ont plus de finesse et sont moins nerveuses que les petites tailles. Tout simplement parce pour la grande taille, relativement à la petite taille l’air apparaitra comme plus visqueux parce que plus de molécules d’air iront contourner le profil.

Au passage, j’en profite pour lancer une affirmation basés sur mes calculs savants : pour 2 parapentes d’un même modèle dont la taille diffère de 2m², on est aux alentours des 0.3 points d’écart en finesse max. Et paf !
Pour qui cherche la perf, il vaut donc mieux éviter de s’équiper en light…

:+1: aussi bien en didactique que sur le fond.

ce qui est marrant, c’est que c’est un copain de Reynolds qui a posé la question.

c’est surement faux mais c’est comme cela que je le comprends, pour que l’homothétie n’influe pas sur les perfs il faudrait qu’elle s’applique également aux molécules.

Quand je bossais en R&D il y avait une expression qui tournait :
“Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !” :stuck_out_tongue:

J’ai enfin compris pourquoi on devient con en vieillissant, on n’a pas assez la grosse tête ! Et dire que certains trouvent ici que certains l’ont trop, en fait elle ne l’est pas assez :wink: :clown:

C’est pourquoi les investisseurs avisés quand ils choisissent leurs investissement introduisent un coefficient appelé Beta dans leur calcul de prix pour valoriser l’entreprise dans laquelle ils veulent investir.
Ce coefficient Beta est lui déterminé de façon savamment scientifique avec au final une grosse partie du coefficient estimée “au doigt mouillé” (ça m’a coûté une formation à 30K€ en école de commerce pour le découvrir… :grat: :affraid: :bu: La révélation a été un très grand choc dont je me remets à peine encore 5 ans après sans parler du prêt étudiant que je rembourse encore).

Allez :floodstop: avec mes délires pseudo économiques… Mais la réalité du coef “beta” évalué en grande partie au pif par les financiers pour calculer le prix d’une entreprise est malheureusement une réalité du monde dans lequel on vit. Il faut le savoir et garder tête (trop petite) froide et accepter que l’empirisme et le bon sens (son bon sens) sont parfois des valeurs aussi raisonnables que des modèles tout parfait sur la théorie mais qu’on corrige artificiellement pour les faire coller à la réalité.
En économie on vit aujourd’hui dans : P (Prix) = Beta x [ Partie vachement chiadé documentée par tous les économistes et écoles de commerce ], avec beta “au doigt mouillé”.
Et les économistes se battent pour dire que leur doigt mouillé est meilleur que celui des autres. Du coup les investisseurs pas dupes, consultent plusieurs consultants et font la moyenne des 3 ou 4 valeurs de Beta qu’ils obtiennent et finissent par utiliser la valeur de Beta qui les arrangent eux (pour te dire que tu vends trop cher et que tu dois baisser tes prétentions bien sur).

On vit une époque formidable !
Je sens que je vais partir au flood avec piwaille si on démarre sur la pertinence du beta :wink:
Après c’est comme ca, il faut vivre avec ou devenir ermite ou faire la révolution.

Après pour revenir au sujet, je préfère être un peu sur toilé qu’un peu sous toilé, même si ca peut rendre le pilotage un peu plus actif quand les conditions deviennent un peu plus forte. Mais c’est un ressenti tout personnel qui n’engage que moi avec mon système de perception et de valeurs et c’est totalement empirique et au doigt mouillé car je n’ai jamais volé qu’avec 2 ailes différentes sensiblement de la même taille et jamais testé 2 tailles de la même aile.

oui mais la on ne parle pas de sur ou sous toilé mais bien de vol à charge alaire identique :wink:

sujet intéressant !
je vais maintenant voler avec un pack d’eau dans la sellette :mrgreen:

tu ne sera pas le seul. demande aux petits gabarits en compétition.

Je me souviens d’un illustre ancien du forum, le vautour qui volait lesté pour avoir une surface un peu plus grande malgré son petit poids.

Par contre attention, des bouteilles ca peut faire mal en cas d’attero dur dessus. Privilégier des contenants souples qui ne feront pas de bobo au pilote en cas de vrac.

Je suis halluciné quand j’entend des ‘pilotes du dimanche’* parler de ballast ! :bang:

Prendre du poids supplémentaire n’est pas anodin, c’est plus d’energie à gérer dans les phases délicates du vol (decollage, atterrissage, vrac) pour un gain de performance somme toute minime. améliorer son analyse et ses choix tactique sera toujours largement plus bénéfique que de voler lesté sur une voile plus grande.

Le jour où nous ne ferons plus d’erreurs tactique et que seule la voile nous limitera, il sera temps de voler balasté. Pour 99% des pilotes nous sommes loin de ce stade.

  • pilote du dimanche n’est pas une insulte, juste un terme générique qui désigne les 99% des pilotes qui ne volent pas à haut niveau :wink:

Je ne comprends pas ton message Patrick. Faut il interpréter que les gros ont plus de problèmes pour gérer les phases délicates?
J’ai volé pendant toute ma carrière avec des S. Certains étaient des guns qui, au final offraient à peine plus de perfos que celles de mon pote de 90 kg qui volaient avec des voiles dont l’homologation actuelle serait en B.
J’ai choisi de voler en taille MS avec la M6 (je pese 68kg à poil) donc assez lesté pour obtenir un ptv de +ou- 91 kgs.
Pour la gestion des vracs en vol, je trouve que cette taille est nettement plus facile et moins agressive. Quand au vol en soit, rien de comparable, tout est vraiment plus cool, moins stress et plus perf (mais ça c’est peut être subjectif). Pour le déco, j’en conviens, c’est un peu pataud tant que la voile n’est pas gonflée. Et je suis bien plus prudent pour les reposes au sommet ou les attéros brassés car là, effectivement, la reprise en charge du surpoids par les petites gambettes peut faire mal.
Pour le vol rando, c’est mort :frowning:
Mais je ne vois pas en quoi le fait de voler lesté avec une voile plus grande augmente la difficulté de gérer ce que j’entends par phases délicates.

juste pour parler concretement, ca fait quoi? 6 kgs de lest?

J’ai une sellette plus lourde et je n’hesite pas à emmener du surplus et 3 litres de flotte dans un’ liquepack’, mais effectivement ça ajoute 6 kgs au tot par rapport à quand je volais en S.
Petite info supplémentaire : il faut bien choisir l’endroit où on porte le lest car ça peut déséquilibrer les réglages d’assise et être très gênant.

À 6 kilos de lest on commence juste à sentir les problèmes. A 15 voir 20 kilos comme on a pu voir certaines compétitrices, le poids supplémentaires se sent vraiment.

Au décollage la sensation de ‘gros cul’ qui limite la dextérité au sol. En vol les commandes plus physiques et en cas de vrac le lest augmente la tension dans ce qui reste de voile. À l’atterrissage, le risque est évident comme tu le dis.

Un pilote léger de 60 kilos n’aura pas les muscles et l’ossature d’un gros balaize. Si il rencontre les mêmes contraintes il risque d’avoir des soucis.

À moins d’être à la recherche de la performance ultime, je trouve que se ballaster est inutile.

Question subsidiaire, vois tu un vrai changement quand tu ne prends pas tes 3 kilos de flotte ?

avec ma convalescence de ce printemps et ma propension à bouffer comme un cochon, j’ai pris près de 10 kilos entre janvier et aout, date à laquelle j’ai pu re-voler.
ben j’ai bien senti la différence en vol. Mais à l’atterrissage, pas trop.

j’ai volé à une époque avec une sac de 10 kilos en plus sur le dos. Là j’ai clairement ressenti la différence à l’atterro.

quand je pense aux militaires qui volent avec leur sac de 25-30 kilos entre les cuisses au déco et au bout d’une corde en vol, ça me fait frémir.

sous ma vielle hook, 3 kilos de plus ou de moins, je ne voyais pas de différence. je pense que je le ressentais à partir de 6 ou 8 minimum et encore.
par contre sous la sigma, je sens bien le petit plus de vivacité et vitesse (c’est pas ouf hein) et il ne viendra jamais à l’idée de me charger plus volontairement (de toute façon au delà de 29m², faudrait que je vole en Bi)

Pas du tout d’accord avec Patrick sur l’inutilité de discuter ballast.
Jusqu’a janvier 2015 je suis un bébé de 115kg tout nu, 130 ptv. Pas le choix, une seule taille dispo pour moi (quand elle existe), et oblige de voler au taquet fourchette.
En Janvier je commence a perdre du poids, au final 10 kg, je suis a 105 maintenant. 120 PTV. Dans notre petit site de plaine avec ses thermiques mous et étroits, la différence est flagrante, je ne suis plus systématiquement 40 mètres en dessous de tout le monde ! Au Markstein en compétition en ciel de traîne printanier, idem, différence flagrante, il y a des thermiques dans lesquels je n’ai même pas réussi a entrer, poussé latéralement en glissade sur 5 mètres, buter contre etc. Pilotage plus difficile, très désagréable sensation de subir complètement la masse d’air, telle une feuille morte dans un orage. Et indépendamment des erreurs stratégiques et tactiques que je fais, quasi impossibilité de voler correctement.
Donc a partir de maintenant, c’est max fourchette en conditions fortes, et 10 kg en dessous tout le reste du temps. La différence n’est pas du tout anecdotique, et va bien au delà de “gagner 2 kmh de plus, même si on fait des erreurs stratégiques”, et concerne confort en vol, mais aussi précision du pilotage, et capacité a exploiter les conditions aerologiques.
Du coup je ne suis pas d’accord pour censurer une discussion sur le ballast tant qu’on est pas en PWC. Aucune prouesse stratégique et tactique ne pourra jamais compenser le fait de mettre 10 min a rentrer dans un +10 cisaillé.

Je n’ai jamais dit qu’il ne fallait pas en discuter, j’ai juste dit que le ballastage est à mon avis inutile et gênant pour la majorité des pilotes. Aucune censure de ma part, je donne juste mon avis. Chacun reste maitre à bord ! :wink:

Dans ton exemple, il est à mon avis plus malin de voler avec une voile à sa taille sans trimballer 10 kilos de flotte.

dans son exemple il faudrait alors avoir 2 voiles : une pour les conditions fortes et une pour le reste.
ça coute moins cher de prendre un peu d’eau :stuck_out_tongue: