Totale déformation de mes propos (en particulier avec les termes “ils ne sont rien”, “mépris” et “foutage de gueule”).
Mépris de ta part en ce qui concerne les prestations que sont capables de dispenser les moniteurs : “tours de manège téléguidés”. Des moniteurs impliqués peuvent amener des élèves non-autonomes à réaliser de vraiment magnifiques vols en toute tranquillité d’esprit et en tout confort durant les stages. D’ailleurs, il y a quelques écoles qui ont la clientèle pour ça ; il y a quelques personnes qui volent uniquement encadré depuis des années et ceux-là n’ont que le plaisir, pas la frustration ni le stress.
15 h par an : 60 vols d’1/4 d’heure à l’année soit environ 30 journées de 2 vols. Si il y a des personnes pour qui la pratique du parapente se résume à ne voler que sur le site à côté de chez eux en conditions calmes, très bien, si c’est ça qu’ils aiment et veulent, ils peuvent avoir leur matériel et être autonomes chez eux dans les conditions qu’ils connaissent par cœur. Ce n’est pas ces personnes qui se mettent en danger, elles ont en général une parfaite perception de leur domaine de compétence.
Bref, il y aurait tellement à dire et à développer sans s’amuser à faire monter la mayonnaise sur un terrain émotionnel qui me semble souligner combien le pratiquant est sourcilleux vis à vis de ses prérogatives…
Intéressant, d’autant plus dans ce fil intitulé “culture et vol libre”.
Effectivement, il est possible de voir l’activité comme ça. Ça ressemblerait un peu à faire une balade à cheval en échange d’un billet, en Camargue par exemple, avec des chevaux “tranquilles” qui font le trajet 1000 fois par saison. Je le dis sans mépris, ça peut être très agréable.
Outre le fait que je ne connaisse pas d’école qui propose ce genre de prestation (et j’imagine son prix conséquent), je trouve que ça ne colle pas à une certaine culture du vol libre justement. De mon point de vue, un point important et intéressant de l’activité est intérieur : on est seul à faire l’analyse, même en en discutant avec d’autres, on est seul à décider de décoller, à partir à droite ou à gauche, en transition, etc… On prend ses responsabilités et ce n’est pas une bonne idée de se mentir. Je trouverais dommage de passer à côté de cet aspect là du parapente.
Ceci dit, un passage de temps en temps en école pour remettre les fondations d’aplomb ou pour passer un pallier, me semble une bonne idée. En tout cas, c’est ce que je fais (avec un œil sur le compte en banque).
c’est la que l’on voit que même ayant une même activité, nos points de vue “cultures” sont totalement différentes.
la preuve en est que tu est tellement conditionné par ton site type qui doit faire dans les 7 a 900 m de dénivelé “il faut bien ça pour un plouf même amélioré d’1/4 d’heure”, et tu considère que tous les sites de vols sont sur ce gabarit.
j’ai le regret de te dire que pré des 3/4 de la France se trouve a une altitude inférieure a 600 m et que des sites de plus de 400m de dénivelés font plus figue d’exception que de norme, et a 400 m de dénivelé on tombe déjà a moins de 5 mn pour les ploufs ce qui pour un pilote qui ne chercherais pas forcément a optimiser son vol passerais a 90 j de vol en suivant ton raisonnement, ce qui a tendance a limiter fortement le temps disponible.
chez moi les sites ne dépassent pas 150 m de dénivelé, en gros un plouf fait 1 a 2 minutes voir moins d’une minute si tu a le malheur de partir dans la dégueulante, donc si on reste a ton calcul de 2 vol jours on en est sur une base de 450 a 900 jours de vol par an et la on frise le professionnalisme.
ensuite le gars qui fait 15 minutes chez toi en conditions calmes n’apprend rien ou pas grand chose,
mais chez moi celui qui fait 10 minutes c’est celui qui a su décoller au bon moment du cycle, qui a su l’exploiter, remonter au dessus de la crête avant la fin du cycle, qui a réussi a rester en l’air “souvent les pieds dans les branches” en attendant le cycle suivant, c’est celui qui s’est battu a gratter tout ce qu’il a pu, et qui souvent arrête de se battre juste le temps de sortir les jambes a atterrissage, et qui est content au sol d’avoir réussi a multiplier par 10 ou 15 la durée potentielle minimale que pouvait assurer le site.
alors dit moi entre ces 2 pilotes, lequel est le plus autonome?
certes tu pourrait arguer que des pilotes périgourdins on en a pas des masse en compète ni en cfd, mais dit toi bien qu’un des sites dont je parle a été mis en lumière au printemps, et des bornards tels que sylvain gattini, eddy dampierre, setphen guchki, et quelque autre sont venu y faire plus de 150 bornes, mais ils ont aussi fait des tas de moins de 5 minutes sur ce site et pourtant ce ne sont pas des manches sous des enclumes.
quant a ta théorie qui veut qu’a moins de 15 h de vol annuel tu doive te contraindre au vol en école,
premièrement, si tu est sur une région ou le dénivelé des sites, leurs éloignement, ton temps disponible, et les créneaux météo sont limitants, passer plus de temps en école, si tant est que tu puisse te le permettre financièrement on en temps, ne te permettra pas de passer plus de temps en l’air.
deuxièmement, si tu va en école pour être intégré a un groupe en apprentissage, un groupe comme un troupeau cale normalement son allure sur le plus lent de groupe, donc malgré la meilleur volonté possible du moniteur un pilote un peu dégourdi va végéter.
troisièmement, si tu rejoint un groupe pour un voyage de vol a l’étranger “orienté cross” déjà pas sur que tu soit accepté si tu n’a pas ton matériel, de plus si tu ne pratique pas par ailleurs faute de matériel, pour le coup c’est toi le plus lent du troupeau, et pour le coup tu a de forts risques de te mettre en danger.
c’est pour toutes ces raisons qu’un jugement a l’emporte pièce venant d’un pilote qui a une montagne dans son jardin et stipulant qu’a moins de 15 h de vol annuel tu doit être encadré en école me fait bondir.
si malgré tout tu veut me convaincre que même un manche peut faire 15 mn de vol sur mes sites périgourdins en conditions calmes sur un plouf, il n’y a pas de problèmes
ps: quand je parle d’un pilote qui ne se met pas dans le rouge, je n’entend pas par la qu’il vole en conditions calmes, mais juste qu’il en garde sous le pied.
pour info il m’est arriver de voler avec des rafales a 30-35 km/h en étant parfaitement serein sous mon aile, en la maitrisant et en sachant que j’en avais encore sous le pied,
et pourtant il ne m’est pas toujours facile de passer les 20 heures de vols sur une année.
Je ne sais pas dans quoi tu es en train de partir en me prêtant des considérations qui ne sont pas les miennes…
Je ne vais pas chercher à répondre stérilement point par point. Je veux par contre dire que j’ai d’innombrables ploufs et heures de vol sur un site de 70 m de dénivelé. Avec en conditions nulles souvent 5 vols par jour. Autant d’heures et de ploufs sur un site de 120 m de dénivelé. En conditions nulles 3 vols par jour (la rotation est plus longue). Des centaines de ploufs sur une pente-école de 30 m de dénivelé au vent toujours de travers (c’est formateur). Ma distance la plus facilement réalisée, ça a été dans le Gers. Etc, etc.
Ne m’attribue pas cette méconnaissance de l’activité.
Pour peut-être apporter une autre perspective, dans la vie d’une école de parapente il arrive assez souvent (ou très souvent en fonction de son volume) d’avoir des clients fidèles qui reviennent année après année. Certains en effet ne volent qu’en école, un à deux stages par an ; ce n’est pas une vue de l’esprit, ça existe. Et certains atteignent rapidement un excellent niveau technique.
Pour un client que tu connais bien en tant que moniteur, que tu as formé, avec qui le relationnel est agréable, il n’y a aucun problème pour lui faire faire des vols que les 2/3 des pilotes autonomes ne réalisent pas à cet endroit là le jour dit.
Il y a plein de vallées qui se prêtent à faire du “grand tour”, du “bocal élargi” de l’ordre de 30 km en triangle. Typiquement à Val Louron pour prendre un exemple que tu connais certainement, ce sont des clients que l’école prend sur des stages perfs ou thermique et pendant que les autres stagiaires font des “tours de manège” il y a toujours un moniteur pour garder le client en visuel (au besoin à la jumelle) et lui faire faire ses 3 h de tour de vallée.
Ce sont des gens à qui il suffit de donner des consignes du genre “Là tu es bien placé, tu peux transiter direct sur les Myrtilles”, ou “Les plafonds sont bien montés, tu peux te laisser reculer sur les reliefs” et “On va basculer de l’autre côté, il faut que tu grattes vraiment le maximum pour partir au plus haut”… Ils sont pris en charge, ils sont amenés sur le bon site au bon moment, ils sont libérés de toute logistique et ils tirent le meilleur parti de la météo de la semaine tout en payant le prix d’un stage perf ou thermique.
Je trouve que le ratio plaisir/sérénité/efficacité vaut le coup et si on voulait bien laisser tomber la religion de l’autonomie (je ne le suis pas en toutes circonstances), c’est une forme de pratique qui devrait se développer fortement.
tu a ton point de vue et j’ai le mien,
j’ai trop souvent entendu des remarques a l’emporte pièce de la part de pilotes pour qui tout est facile et surtout l’accès au sites, qui ne regardent pas plus loin que leur site et le sacro saint temps de vol, et parfois même sur le forum http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/quest-ce-quun-vol-t19596.0.html
et ça me hérisse au plus haut point, non seulement du fait que cela puisse être écrit
mais aussi que cela puisse être lu par tout le monde, et donc interprété par certains comme une valeur universelle.
mais je répète ce que j’ai toujours dit
oui il faut un niveau de pratique minimum
mais non il ne faut pas mettre un curseur que ce soit en heure, en nombre de vol, en km ou en pet de chouette
l’autonomie n’est pas un sésame,
il n’y a pas de différence de valeur entre celle acquise en école et celle sur des sites sans accompagnement,
il n’y a pas une mais plusieurs autonomies, entre autres celle de décision, celle de pilotage, celle de gestion, mais aussi celles liée a la capacité d’aller sur d’autres sites, a "affronter d’autres conditions météo, et surtout celle de renoncer.
ce qui me gène c’est que des “pilotes” vont se dire j’ai mes 15 h de ploufs donc je suis bon et je peut aller partout et dans n’importe qu’elle conditions
certes l’effet inverse est moins gênant, mais je ne suis pas sûr qu’il soit bon pour un pilote de dévaloriser son expérience.
certes sur certains sujets je suis parfois épidermique et sur celui la surement un peu trop, mais on ne se refait pas
dans le parapente qu’ont soit en autonomie ou pas il y aura toujours 2 dangers : le pilote et le sol.
et malheureusement le premiers oubli parfois le second, l’inverse jamais.
Les seules choses qui comptent c’est de savoir si on est ou non dans sa zone de confort, cela concerne aussi les + expérimentés d’entre nous.
Si l’accident du débutant sera généralement liée à une grosse faute d’évaluation, le pilote expérimenté sera victime de son ego, de la routine donc d’un manque de vigilance, ou d’un désir d’aller +loin, + fort.
Bien entendu, on pourrait réduire nos accidents avec un respect de toutes les consignes (attention certains peuvent être foireuses), mais nous devons déjà en respecter au travail, sur la route,… la vie deviendrait certainement bien moins agréable.
pour le nombre de vol par an c’est quand meme plus compliqué !!!
il arrive que certain pilote ayant énormément de vol et très bon pilote , passe une année en volant peu pour plein de raison (changement de taf, arrivé de nouveau événement dans la famille, pas dispo les jour ou ça vol …) ben ces pilotes même avec leur peu de vol peuvent être en total secu malgrés le faible nb d’heure dans l’année !!!
bref pas facile a mettre des barrière sur le nb d’heure de vol !!!
dans toutes les manoeuvres d’approche (du sol ou d’autres volants) on est confronté aux changements de direction. savoir le faire précisément c’est un gage de sécurité, et accessoirement de respect de l’espace reservé à notre pratique.
meme en prenant des marges de sage et vieux bon pilote, on est parfois confronté à des situations un peu plus tendues, où la précision n’est pas optionnelle.
mais effectivement, on peut aussi voir les arbrissages et les hors-terrains comme des “moyens” … :sors:
Bonjour
Pour se recentrer sur le sondage, que Didier FABRE penserait aujourd’hui du développement des courses marche-et-vole ?
enthousiaste : les performances hallucinantes des ailes de parapente qui ont atteint ou dépassé celles que le DelKa visait avec des équipements incroyablement légers
la compétence des athlètes qui maîtrisent leur sujet en course autant que leur préparation les mois précédant celle-ci
les risques pris à parcourir la montagne en vol mais aussi à pied dans des conditions parfois aux limites (Cf. la dernière AirTour où le plaisir rime souvent avec souffrances et risques assumés)
les contacts humains réduits au routeur, à l’équipe d’assistance et à l’organisation (que sont les bergères devenues, les gardiens de refuge, etc.)
Pour avoir passé l’après midi sur un déco, je me suis rendu compte que oui. Le parapente a vraiment sa culture.
Un écosystème complet avec son lot de personnalité et je pense qu’on trouve des constantes quelques soit les régions.
Les mêmes profils partout, du débutant appeuré au moniteur acrobate, du crossman à l’accompagnant d’un client, qui se demande toujours pourquoi ils sautent d’une montagne!
Les pros du déco foireux, qui crossent et déclarent sous leurs delta2, les afficionados du gonflage qui n’aiment que le soaring, le sateur fou, l’autonome (…), le pro qui renvoit le énieme passager chez lui car c’est trop fort, son navetman heureux qui va pouvoir voler pour lui (mais non car il va faire nuit), le photographe (ya toujours un mec avec un gros appareil), les marmots qui gonflent un cerf volant et se voit déjà en train de taper des hélicos et surtout quelques OVNIs, qui malgré la tabasse te claqueront des vols à se demander comment ça se fait qu’il ne l’a pas encore pris dans la tronche…
Bref du monde, des voiles , des bières: une culture !
Alors l’aspect sociologique de cette mini société c’est cool, bonne entente et coup de gueule, mais l’aspect sportif, dans tout ça? Ben oui ça reste un sport, un sport soit disant extreme, un sport mécanique, un sport d’agilité, un sport d’endurance, un sport d’équipe aussi. Le sport a t’il une culture?
Alors Chaos ou pas? je ne crois pas. Je crois que la société de consommation rend les choses plus difficile. Mais la majorité des volants “partagent” une sensation que les autres ne connaissent pas. un peu comme aux alcolo anonymes, on partage une addiction commune. Un peu comme l’art moderne, faut etre initier à la chose pour s’approprier cette expression. Il faut des mentors et des profs, des camarades de jeu et des concurrents. Les sectes et les toxicos ont ils une culture?
Chaos par le fait que cette société pousse aux risques pour éxister et à la norme pour se fondre dans le “moule”? Peut etre un peu.
Alors comme les buveurs de coca, quand ils comprennent ce qu’il y a dedans : ils sont généralement sauvés . J’ai bon espoir.
En plus les pros et les bénévoles veillent à ce que les recettes soient bien lu. Et comprises? Non ça c’est autre chose, et tout le monde n’est apparemment pas égal et certains refusent toujours de lire, alors comprendre…; mais généralement ils viennent rarement s’en plaindre, Darwin travaille dur.
Pour moi, cette culture, elle se résume dans les petites phrases, comme celle ci, entendue au déco, après une repose délicate car ça c’est mis à “ronfler” (encore un terme très culturel)
"-Ben, alors mon minet, on fais les oreilles pour rentrer plus vite
-et oui mon chaton mais moi au moins …je vole "
Pour répondre au sujet si je devais faire un parallèle entre la culture parapentesque et une autre ce serait celle de la navigation à voile que je pratique également, Breton oblige: une humilité, se confronter aux éléments en gardant toujours en tête que la nature aura le dernier mot, aimer la solitude de ces moments en sachant que si tu as un problème les autres viendront à ton secours sans discuter.